L’âme Irlandaise

C'est toute la différence entre le chien-statue purement décoratif et le pur-sang prêt à bondir

Vous avez dit Irlandais ?
Le Dr Jean Hostin, grand spécialiste du Setter Irlandais nous explique plus avant ce qu'est "l'âme irlandaise" :

C’est la forme, c’est l’expression des yeux bordés de paupières noires ; c’est la truffe bien soutenue, grosse, bien ouverte, mobile, plus « chic » encore - et plus rare ! – si elle est acajou au lieu de noire ; c’est la longue moustache épaisse, raide, accompagnée des mêmes sourcils ; c’est l’extrémité de l’oreille « veloutée » et non poilue ; c’est la finesse, la netteté d’attache entre le cou et le crâne ; c’est la courbe parfaite et subtile d’une encolure « tranchante » ; c’est l’éclatement d’un système squelettique et tendineux « trouant » de partout une peau fine et tendue ; c’est l’attache d’un fouet « bien sortie » et non « noyée » dans la croupe ; c’est la sécheresse de la gorge et du tissu en général – peau, poil, muscle ; c’est le mouvement bien soudé à la marche ; c’est l’attitude sportive au repos – rein solide, dessus harpé, tête haute et fouet bas.

Le cachet de Race
L'âme irlandaise, c’est la différence profonde, capitale, essentielle entre le chien-statue purement « décoratif » et le pur-sang prêt à bondir. Car rouge de poil et ogival de corps – ce qui constitue ses caractères spécifiques ; typiquement galopeur de conformation – humérus redressé, rein harpé, jambe longue, jarret ouvert – le Setter Irlandais c’est encore autre chose…
Façonné par l’Irlande et fait pour elle, c’est un peu l’âme de son pays qui transparaît dans l’expression ardente et nostalgique de son regard, la fierté de ses attitudes, la violence de son galop, la sécheresse de ses tissus.
Ce cachet de race, c’est aussi cela l’Irlandais, c’est avant tout cela ».

Le mot d'un ancien président du Red Club
Avant le Docteur Jean Hostin, voici ce que nous disait déjà Robert Mauvy :

"Athlète léger, admirablement conformé pour galoper dans les terrains lourds, les tourbières grasses, aussi bien que sur les collines de pierres (moors) de sa patrie d’origine, plus vite que le noble Ecossais (Gordon), moins rampant que son cousin Anglais, de son galop souple et aérien il fend la bruyère ou le roseau d’où souvent seul le corps et la tête émergent, avec une invraisemblable facilité et sur les guérets durs ou détrempés, son pied nerveux paraît ne pas toucher le sol, il vole ! Une effluve le frappe-t-il, il coule, coule vite ! il arrête !... toute sa ligne de dos s’horizontalise, mais le fouet soulevé dès la naissance, retombe vers sa pointe, l’oreille est restée basse, morte, l’œil est à demi fermé ; l’animal semble dormir, mais la narine est dilatée et tout l’être est rigide.

Sonnet pour l'Irlandais
Pour illustrer l'âme irlandaise du Setter Irlandais, le Dr Jean Hostin a également composé le "Sonnet pour l'Irlandais" :

"Au flanc du moor sauvage où bleuit la bruyère,
Traquant l’oiseau de brume au cri désespéré,
Démon, né d’un Démon qu’un Ange aurait charmé,
Son galop, dans le vent, haussant Sa tête altière,
Bravant les sols mouvants minés de fondrières,
Royal, toujours avide et jamais fatigué,
Pour atteindre au Secret de l’oiseau subjugué,
Des tempêtes et des rocs il brise les barrières…
Mais son col s’est tendu et Son dos s’est cassé…
L’odeur fauve a figé le geste commencé…
Son corps, dans le soir bleu, s’étire de la lande…
Immobile splendeur ! Il offre aux derniers feux
D’un soleil qu’ont mouillé toutes les pluies d’Irlande
Le cuivre de Son poil et l’éclair de Ses yeux…"